ALIMENTATION ANIMALE > Pas de sortie de crise en vue
La baisse continue des tonnages en France pourrait se poursuivre cette année, alors que ses voisins européens sont en train de repartir.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Avec - 3,8 % en 2009 et encore - 1 % attendu en 2010, l'industrie de l'alimentation animale européenne ne croit pas encore tout à fait à la sortie de crise. Pourtant, elle avait réussi à tenir lors de l'envolée des matières premières (quasi-stabilité des tonnages entre 2007 et 2008). Elle a souffert l'an dernier de quatre grandes tendances : la crise du lait (- 6 % des aliments pour bovins), la poursuite de la crise du porc (- 5 %), les faibles cours des céréales qui incitent les éleveurs à fabriquer leurs aliments à la ferme, la crise financière qui conduit les consommateurs à restreindre leurs achats.
Avec - 6 % (21,3 Mt), la France est particulièrement en repli et laisse la première place européenne à l'Espagne (- 2,6 % à 21,5 Mt). L'Allemagne les talonne (- 4,6 % à 20,8 Mt). Les experts de la Fefac estiment qu'en 2010, la France passera même troisième, car elle devrait poursuivre sa chute (- 4,9 %), l'Espagne restant quasiment stable (+ 0,7 %) alors que l'Allemagne pourrait regagner 1,6 % grâce à la production porcine. Ce pays se rapproche d'ailleurs de l'Espagne (grand leader européen) sur cette production.
Conserver des droits à produire en local
Au niveau européen, malgré la baisse de tonnage, l'humeur n'est pas au pessimisme. Le congrès de la Fefac, à Hambourg, sentait plutôt l'envie de gagner. D'une part, les Allemands étaient en force sur fond de reprise dans leur pays (les Français étaient quasiment absents, comme les Espagnols), d'autre part les tendances internationales à long terme incitent les entrepreneurs à trouver des marchés. « Je suis optimiste », lançait même de la tribune Wout Dikker, le PDG de Nutreco. Il ne s'agit pas de se voiler la face, mais plutôt d'engager un vrai dialogue avec la société, il est nécessaire de communiquer à tous les niveaux. «L'enjeu n'est pas seulement global, car toutes les données convergent vers le besoin accru de protéines animales dans le futur. Il est local. Il faut conserver nos droits à produire au plus près du terrain, dans les villages.» Et répondre en toute transparence aux courants antiviande et antilait.
Yanne Boloh
Pour accéder à l'ensembles nos offres :